02/10/2025

Comprendre les tests auditifs chez les seniors : du dépistage au diagnostic en Seine-Saint-Denis

Pourquoi un diagnostic précis est essentiel chez les seniors ?

Avec l’allongement de la durée de vie, préserver son audition joue un rôle clé dans la qualité de vie des seniors. La perte d’audition, ou presbyacousie, touche plus d’un tiers des plus de 65 ans en France (source : Inserm), mais beaucoup l’ignorent ou s’accommodent de leurs difficultés. Pourtant, un suivi régulier et des examens adaptés offrent de vraies perspectives pour maintenir l’autonomie, prévenir l’isolement et ralentir le déclin cognitif (étude Lancet, 2020). Il existe différents examens complémentaires qui permettent d’objectiver la perte auditive, d’en préciser la cause, la localisation et la sévérité. Voici un tour d’horizon concret et pratique pour s’y retrouver.

Reconnaître précocement les signes d’alerte

Avant toute consultation spécialisée, il est crucial de repérer les signes qui doivent inciter à consulter :

  • Diminution de la compréhension lors de conversations, en particulier en milieu bruyant ;
  • Augmentation du volume de la télévision ou de la radio ;
  • Sensation de « parler dans le vide », dialogues entrecoupés de « Quoi ? » ;
  • Sonneries, alarmes ou interphones moins perçus ;
  • Isolement progressif lors de réunions de famille ou entre amis.

La survenue lente et insidieuse de ces symptômes explique qu’ils soient parfois banalisés voire mis sur le compte de l’âge. Pourtant, un diagnostic précoce améliore considérablement la prise en charge.

Quels examens sont proposés ? Un panel de tests pour objectiver la perte auditive

Le parcours débute souvent par un entretien approfondi : le professionnel (sage-femme, médecin généraliste, ORL, audioprothésiste) interroge sur l’ancienneté des troubles, les antécédents, l’apparition de vertiges ou d’acouphènes, l’exposition au bruit, etc.

L’examen clinique de l’oreille

  • Otoscope : C’est le premier geste. L’otoscopie explore le conduit auditif externe et le tympan. Elle détecte des bouchons de cérumen, des otites ou des perforations pouvant gêner la transmission du son.

Les tests de dépistage rapides : un premier repérage

  • Test du chuchotement et tuning fork : Simple, utilisable en cabinet de médecine générale, il consiste à murmurer des mots derrière le patient, ou à placer un diapason sur le crâne (tests de Weber et Rinne) pour différencier une surdité de perception d’une surdité de transmission. Leur fiabilité reste limitée, mais ces tests restent utiles en primo-évaluation.
  • Questionnaires validés : Des questionnaires types auprès du senior ou de ses proches (HHIE, APHAB) permettent d’objectiver la gêne et de repérer les patients à adresser plus loin (source : Société Française d’Audiologie).

L’examen audiométrique : le cœur du diagnostic

L’audiogramme tonal et vocal, réalisé en cabine insonorisée, demeure l'examen de référence. En France, en 2022, environ 2,5 millions d’audiogrammes ont été pratiqués en ville ou à l’hôpital (source : Ameli.fr).

  • L’audiométrie tonale : Le patient porte un casque. Des sons purs de fréquence et d’intensité variables sont envoyés dans chaque oreille séparément. On note le seuil minimal audible à chaque fréquence (de 125 Hz à 8 000 Hz). Un graphique précise le type (de perception ou de transmission), la localisation (oreille droite/gauche ou bilatérale) et la sévérité (norme OMS : légère, modérée, sévère, profonde). La presbyacousie apparaît d’abord sur les fréquences aigües.
  • L’audiométrie vocale : On teste la compréhension de listes de mots à différents volumes, ce qui renseigne sur l’impact réel de la surdité sur la vie quotidienne.

L’impédancemétrie

  • Test des chaînes tympano-ossiculaires : Ce test mesure la compliance du tympan et la mobilité de la chaîne des osselets sous le tympan. Il peut révéler une otite séreuse, une raideur osseuse (otosclérose), voire un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache.

Les potentiels évoqués auditifs (PEA)

  • Analyse du trajet du son dans le système nerveux : Les PEA, réalisés surtout en cas de doute diagnostique (lorsque l’audiométrie est ininterprétable, ou pour rechercher une atteinte rétrocochléaire type neurinome de l’acoustique par exemple), analysent la réponse électrique du cerveau à des stimulations sonores.

Examens complémentaires : quand et pour qui ?

  • Bilan ORL : Indispensable en cas de surdité brutale, de différence marquée entre les deux oreilles, ou d’acouphènes unilatéraux. L’ORL pourra proposer un panel d’examens complémentaires (IRM, scanner) pour éliminer une tumeur ou une pathologie vasculaire rare.
  • Bilan génétique : Plus rarement, devant certaines formes de surdité familiale ou précoce, un bilan génétique est envisagé, mais il concerne peu la population âgée.

Bien s’orienter : où faire ces examens en Seine-Saint-Denis ?

Dans le 93 comme ailleurs, les seniors peuvent accéder à des bilans auditifs dans un grand nombre de structures :

  • Auprès d’un médecin ORL : Accessible sur rendez-vous en cabinet, en centre municipal de santé, ou dans certains hôpitaux (Jean-Verdier à Bondy, Avicenne à Bobigny, etc.). Délai d’attente variable.
  • Dans un centre d’examen de santé de l’Assurance maladie : Ces bilans de prévention gratuits incluent souvent un test auditif rapide. Recommandé tous les 5 ans à partir de 60 ans (source : ameli.fr).
  • Chez un audioprothésiste : Sur rendez-vous et sans ordonnance initiale obligatoire pour le simple dépistage. L’audioprothésiste effectue un audiogramme de dépistage ; en cas d'anomalie, il oriente le patient vers l’ORL avant toute adaptation d’appareil, conformément à la loi française.

À noter : depuis l’instauration du 100 % Santé, le reste à charge pour les aides auditives a fortement reculé (moins de 250€ en moyenne en 2023, source UFC-Que Choisir), permettant aux seniors d’envisager plus sereinement une correction après le diagnostic.

L’intérêt des campagnes de dépistage et de la prévention locale

En Seine-Saint-Denis, le vieillissement de la population s’accompagne de nombreux dispositifs d’information et de repérage : forums seniors, actions préventives en EHPAD, bilans auditifs itinérants dans certaines communes, etc. Ces campagnes locales sensibilisent et encouragent à ne pas banaliser la presbyacousie, tout en désamorçant les idées reçues.

  • 50 % des plus de 75 ans ne se sont jamais prêtés à un test auditif systématique (source : JNA, Journée Nationale de l’Audition 2022).
  • Le diagnostic précoce multiplie par 2,5 la probabilité d’être équipé et satisfait des aides auditives (source : Drees, Étude Santé et Protection Sociale).

Les actions coordonnées entre professionnels de santé (généralistes, ORL, audioprothésistes, gériatres…), collectivités et associations contribuent à vaincre la solitude des malentendants et à améliorer considérablement leur quotidien.

Prise en compte des situations particulières 

Certains seniors présentent des troubles cognitifs ou moteurs, rendant les tests classiques difficilement applicables. Les professionnels adaptent alors les protocoles : tests simplifiés, observation comportementale, ou recours à l’audiométrie objective (PEA, otoémissions) sans action volontaire du patient. C’est notamment crucial chez les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou vivant en Ehpad.

Pour les patients multilingues ou issus des communautés allophones très présentes en Seine-Saint-Denis, des initiatives émergent autour de matériels traduits, de listes de mots adaptées culturellement et de personnels spécialisés.

Les nouveaux horizons du diagnostic auditif

L’évolution des technologies offre de nouveaux outils :

  • Dépistage en ligne : De nombreux portails fiables proposent désormais des premières appréciations auditives via casque (exemple : Test Action sur audition-infos.org), mais une validation en local reste toujours nécessaire.
  • Objets connectés et IA : Certains essais visent à intégrer le dépistage auditif sur smartphones ou à l’aide d’applications utilisant l’intelligence artificielle pour affiner le repérage précoce des troubles, tout en devant garantir la sécurité des données de santé (source : HAS, rapport 2023).
  • Plus grande personnalisation : Les protocoles modernes tiennent compte de l’environnement de vie, de la gêne ressentie et des besoins subjectifs, pour proposer une prise en charge vraiment adaptée.

Favoriser l’accès au diagnostic : rôle du tissu local

En Seine-Saint-Denis, la pluralité des acteurs impliqués, des réseaux de santé en gérontologie et de l’offre d’audioprothèse de proximité joue un rôle décisif pour que chaque senior puisse bénéficier d’un suivi auditif complet, même en cas de barrière financière ou linguistique. La présence de dispositifs de médiation santé et les permanences dans les centres sociaux facilitent aussi ce parcours de soins.

Pour conclure sur le diagnostic auditif senior

Le diagnostic de la perte auditive chez la personne âgée repose sur la complémentarité d’un entretien ciblé, d’un examen clinique et d’une batterie de tests spécialisés (audiogramme, impédancemétrie, potentiels évoqués). Un repérage précoce, facilité par les dispositifs présents dans le 93, permet aux seniors de conserver plus longtemps leur qualité de vie, leur autonomie et leur intégration sociale. Favoriser l’accès au diagnostic, en proximité, est un enjeu de santé publique majeur pour les années à venir – et une solution concrète contre l’isolement.

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