22/10/2025
La presbyacousie est une détérioration progressive de l'audition liée au vieillissement naturel de l’oreille interne. Elle débute souvent dès la cinquantaine, parfois même plus tôt. Celle-ci affecte les cellules ciliées de la cochlée – de minuscules cellules sensorielles responsables de la transformation des sons en signaux électriques pour le cerveau. Une fois détruites, ces cellules ne se régénèrent pas.
Selon les données du Ministère de la Santé (Santé Publique France), près d’un tiers des personnes de 65 ans et plus rapportent avoir des difficultés à suivre une conversation dans un environnement bruyant. La presbyacousie évolue lentement : les sons aigus (voix d’enfant, certaines consonnes comme le « f » ou le « s ») deviennent plus difficiles à percevoir, puis la gêne s’étend progressivement aux sons plus graves.
Si le vieillissement est un facteur que nous ne pouvons pas contrôler, de nombreux éléments d’origine environnementale ou médicale accélèrent l’apparition ou l’aggravation de la perte auditive.
Un tiers des pertes auditives chez les plus de 60 ans sont liées à une exposition chronique au bruit tout au long de la vie (source : Inserm, 2022). Contrairement à une idée reçue, la presbyacousie n’est pas uniquement due à l’âge : vivre ou travailler dans un environnement sonore soutenu (talent, concerts, chantiers, ou circulation dense), même plusieurs décennies auparavant, accélère le processus de détérioration auditive.
L’impact cumulé de multiples facteurs sur plusieurs décennies souligne l’importance d’adopter tôt une « hygiène auditive ». De petites mesures régulières peuvent freiner notablement la progression de la presbyacousie.
Il n’est pas rare de voir les premiers signes de presbyacousie passer inaperçus ou sous-estimés. Attendre trop longtemps aggrave l’isolement social, le risque de dépression et même de déclin cognitif (The Lancet, 2020 : la surdité non corrigée constitue un facteur de risque important de démence).
Un test auditif simple et gratuit peut être réalisé en pharmacie, chez un audioprothésiste, ou lors de journées de prévention organisées par les CPAM, agglomérations ou associations de patients.
Des études récentes (INSERM, 2022) montrent que débuter l’appareillage auditif dès les premiers stades de la perte d’audition améliore non seulement la compréhension de la parole, mais limite aussi l’isolement et le risque de troubles cognitifs. Aujourd’hui, la stigmatisation liée aux appareils s’estompe : les technologies récentes sont discrètes, personnalisables et de plus en plus efficaces. En France, près de 700 000 nouveaux appareils sont prescrits chaque année, dont plus de 30 % pour des seniors de plus de 75 ans (source : Drees, 2023).
Prévenir et accompagner la perte auditive fait partie intégrante du bien vieillir. Face à la presbyacousie, des habitudes concrètes et une vigilance sur l’ambiance sonore sont essentielles pour conserver la meilleure qualité de vie possible. Pour s’informer, se faire aider ou partager son expérience, plusieurs dispositifs de proximité existent en Seine-Saint-Denis (Centres d’Action Sociale, ateliers mémoire, permanences d’audioprothésistes partenaires), et le dialogue avec les proches ou les soignants doit rester ouvert et sans tabou.
Les progrès médicaux, les mesures préventives et le dépistage systématique font reculer l’isolement et la perte d’estime de soi associée à la surdité. Un accompagnement adapté, même tardif, permet aux seniors de rester connectés à leur environnement, à leur famille et au monde extérieur. Mieux entendre, c’est aussi mieux vivre chaque jour, quel que soit l’âge.
Sources :