La vulnérabilité de l’oreille moyenne face aux infections ne tient pas au hasard. Plusieurs facteurs biologiques, anatomiques et environnementaux entrent en jeu.
1. Une ouverture directe vers le pharynx
La trompe d’Eustache, véritable “porte d’entrée” entre le nasopharynx et l’oreille moyenne, permet le passage involontaire de bactéries et de virus. Lors d’un rhume, d’une rhinopharyngite ou d’allergies, les germes présents dans le nez ou la gorge peuvent facilement atteindre l’oreille moyenne. Chez l’enfant, la trompe d’Eustache est plus courte, plus horizontale et moins fonctionnelle que chez l’adulte, ce qui augmente le risque de contamination. C’est d’ailleurs pourquoi les otites sont beaucoup plus courantes avant 7 ans.
2. Fonction de drainage déficiente chez l’enfant
Jusqu’à environ 7-8 ans, la trompe d’Eustache ne joue pas encore pleinement son rôle. Résultat : lors d’une infection des voies respiratoires supérieures, le liquide ne s’écoule pas efficacement et peut s’accumuler derrière le tympan. Ce contexte favorise la croissance des bactéries responsables de l’otite moyenne aiguë, comme Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae ou Moraxella catarrhalis (source : Inserm).
3. Système immunitaire encore immature
Chez l’enfant, le système immunitaire, en apprentissage, n’a pas encore développé toutes les défenses adaptées contre les pathogènes fréquents des oreilles. De plus, les défenses locales (anticorps, muqueuses) sont moins efficaces dans la petite enfance, accentuant le risque d’infection (source : UNICEF).
4. Facteurs environnementaux et habitudes de vie
Divers éléments contextuels aggravent la vulnérabilité :
- Tabagisme passif à la maison.
- Vie en collectivité (crèche, école) et contacts rapprochés.
- Utilisation prolongée de tétines ou biberons (en position allongée).
- Prédispositions génétiques, présence d’antécédents d’otites dans la famille.
- Allergies respiratoires ou pollution atmosphérique (source : OMS, 2018).